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21 septembre 2023 à 11 h 00 min #17360
Etude de cas numéro 1
Anamnèse (résumé) :
Mme A a 58 ans, elle est mariée, le lien avec son époux semble être délicat.
Ainée d’une fratrie de 3 enfants composée d’elle et de deux frères dont elle a dû s’occuper lorsqu’elle était plus jeune (à l’époque, elle avait 8 ans, ses frères avaient 5 et 3 ans), suite à des états dépressifs de la part de sa maman dont une hospitalisation de plusieurs mois.
Son papa est décédé voilà 12 ans,
Elle est maman de deux filles dont l’âge est inconnu, avec lesquelles les relations sont tendues.
Motif de la consultation :
Mme A a perdu son emploi suite à la perte suite à des retards et à une incapacité à l’exercer correctement.
Elle décrit de nombreux symptômes compulsionnels sous forme de rituels dont : un lavage de main intempestif à chaque contact, un besoin incessant de vérifier que sa maison soit en sécurité, ainsi qu’un ensemble de rituels lorsqu’elle quitte sa maison.
Besoins :
Mme A semble avoir besoin de comprendre son trouble.
Dans la description du cas, elle semble être en demande de comprendre son fonctionnement, elle a conscience de son histoire familiale et sait mettre des mots sur ce qui peut la construire.
Hypothèses :
La névrose obsessionnelles semblent être l’hypothèse primaire (le besoin de rituels semblent être ce qui est à la base de sa consultation)
Il est relevé également des troubles de l’alimentation
Proposition d’accompagnement :
Il ne me semble pas cohérent de travailler sur les obsessions dans un premier temps, tout du moins, ne pas les prendre comme étant une cause mais plutôt une conséquence de nombreuses blessures antérieures et actuelles.
En effet, à la lecture du cas, les symptômes obsessionnels semblent être une réponse à des névroses sous-jacentes qui peuvent réactiver les troubles obsessionnels si ils ne sont pas, eux-aussi analysés et verbalisés. Etant donné que Madame A semble être consciente de son fonctionnement, il peut être intéressant de décomposer en étape ses besoins.
Le contrat thérapeutique pourrait être le suivant :
- En filigrane : Travail sur les rituels obsessionnels
Caractérisation des rituels : que se passe-t-il quand les obsessions commencent ?
L’aider à trouver de petites alternatives pour atténuer les obsessions.
- Etape 1 : Travail sur le deuil de son papa et verbalisation de son enfance.
Comment a-t-elle vécu cette période ? A-t-elle pu revenir à une enfance “normale” ? Quelle est la relation qu’elle entretient actuellement avec ses frères ?
Comment se projetait-elle en tant que maman suite à ces responsabilités “trop tôt données” ?
Quelle était la relation avec son papa ? A-t-il été présent tout au long de sa vie ? Comment réagissait-il aux états dépressifs de son épouse ?
A-t-elle pardonné à sa maman de lui avoir “volé” son enfance ?
Ces questions devraient permettre de vérifier que le deuil soit complètement fait et qu’il ne reste pas des questions résiduelles pouvant provoquer et réactiver les symptômes obsessionnels.
Le travail sur la relation avec sa maman pourrait également permettre de connaître si le lien fusionnel semblant aussi un peu destructeur peut redevenir plus sain.
- Etape 2 : Travail sur ses troubles en les décomposant :
Les troubles du sommeil :
Combien d’heure dort-elle par nuit ?
Proposition de noter dans un petit carnet ce qui se passe au moment de l’endormissement : à quoi pense-t-elle ? De quoi rêve-t-elle ?
→ Proposition d’exercices de cohérence cardiaque avec accompagnement pour faire le schéma de respiration et une brève explication du fonctionnement.
Feedback réguliers tout au long de la thérapie sur son sommeil avec possibilité de proposer d’autres techniques d’auto-hypnoses ou de méditation (avant toute proposition de médicamentation pouvant entraîner, au vu du profil de Madame A, une dépendance).
Les troubles de l’alimentation :
→ Responsabilisation par notes de ce qu’elle mange, sous forme d’un petit cahier pouvant lui permettre de conscientiser les troubles.
→ Préconisation d’un suivi chez un diététicien pour un rééquilibrage alimentaire.
- Etape 3 : La dynamique familiale :
Si la famille est d’accord, il peut être également intéressant de travailler sur la dynamique familiale.
D’abord avec les époux et ensuite avec les enfants du couple (il sera intéressant de connaître l’âge des filles du couple, le travail pourrait être différent).
→ Proposition de médiation familiale et de réorganisation de la communication intra-familiale (avec une approche systémique dans la relation conjugale).
Qu’est-ce que Monsieur reproche à Madame ?
Est-ce que Madame reproche des choses à Monsieur ?
Madame est-elle aussi fusionnelle avec ses filles ?
Comment les filles du couple voient-elles la relation qu’elles ont avec leur maman ?
Entre l’étape 2 et pendant l’étape 3, je pensais également proposer des temps où maman pourrait se retrouver avec ses filles pour prendre soin d’elle : aller faire un spa, ses ongles, chez le coiffeur : le but étant de recréer un lien en dehors des murs de la maison familiale (surtout si les filles du couple vivent encore avec eux). Les mêmes rituels peuvent être conseillés avec le couple, pour qu’ils puissent se retrouver en dehors de la maison.
- Préconisation de suivi :
Une séance par semaine pour l’étape 1 et 2
Une séance toutes les deux semaines pour l’étape 3 afin de pouvoir rencontrer les acteurs familiaux un par un selon les besoins et l’envie, pour eux, de rentrer dans la démarche.
Une séance par mois après l’étape 3 pour faire des feedbacks avec possibilité de refaire des rendez-vous réguliers en cas de réapparition des symptômes.
22 septembre 2023 à 8 h 29 min #17368Bonjour Quentin,
Votre analyse est juste et vos propositions d’accompagnement sont détaillées, riches en propositions et très intéressantes. Je vous félicite et vous souhaite une belle continuation dans votre formation.
Audrey
26 septembre 2023 à 16 h 30 min #17391Bonjour Audrey,
Merci beaucoup pour votre réponse et vos encouragements.
Belle journée à vous.
Bien sincèrement.
Natacha.
10 octobre 2023 à 16 h 35 min #17428Bonjour,
Je remarque que Mme A. doit être épuisée psychologiquement et physiquement de part tous ses symptômes, toutes les épreuves qu’elle a due, et doit encore, traverser. Enfin à cause du poids de ses responsabilités que ce soit dans l’enfance ou même encore maintenant, et de celui de sa culpabilité que ce soit envers son père ou ses propres enfants.
Mme A. est aussi très forte pour réussir à ne pas lâcher la vie, et très courageuse pour venir demander de l’aide alors que son éducation stricte et le poids des responsabilités très jeune ont dû lui imposer des barrières et une force de caractère qui n’aident pas pour oser demander de l’aide.
Les motifs de sa consultation sont:
Un épuisement, peut être une demande de résolution des problèmes de conflits avec son mari et ses enfants, une énorme culpabilité…
Les symptômes sont:
un syndrome dépressif, des troubles du sommeil, des troubles alimentaires (boulimie) et des TOC
Ses besoins:
seraient de comprendre la causes de ses TOC afin de pouvoir travailler dessus et les éliminer et pouvoir ainsi rechercher, trouver et garder un travail, ce qui améliorerait les conflits avec son mari mais aussi ses relations avec ses enfants. Besoin de déculpabiliser d’abord avec feu son père, qu’elle a prévenu qu’il allait mourir, mais aussi auprès de sa mère. Cela lui laisserait plus de temps pour se consacrer à ses enfant à son couple mais à elle aussi en temps que femme . Enfin évidemment elle aurait besoin de dormir!
Hypothèse de son diagnostique psychopathologique:
Je pars sur la névrose qui trouve racine dans l’angoisse de mort.
Je dirais que le décès de son père a déclenché une névrose obsessionnelle qui puise sa source dans l’enfance de Mme A. avec la peur de perdre sa mère hospitalisée et malade. enfin la perte de son travail aurait déclenché une névrose traumatique d’où les troubles du sommeil etc…
En traitement:
je proposerais à Mme A. un accompagnement par une psychothérapie clinique afin qu’elle prenne conscience du début de son mal être, une psychothérapie comportementale pour maitriser ses TOC et enfin un groupe de parole par rapport à sa névrose traumatique…
Les questions à poser seraient:
Comment vous sentez vous? Comment voyez vous les prochains mois, question qui permettrait d’en faire découler d’autres. Qu’avez vous comme souvenirs de votre maman enfant ? Que pourriez-vous expliquer à votre mari ? à vos enfants ? Pourquoi venez vous me voir? peut être pas dans cet ordre?!!
J’ai répondu sans lire les réponses des autres étudiants, j’espère ne pas être à coté, et ne pas être trop rapide, trop légère? Peut on souffrir de 2 névroses ?
Merci à vous et bon courage pour la lecture
14 octobre 2023 à 15 h 41 min #17439Bonjour Servane,
Vous n’êtes pas du tout à côté, votre diagnostic est juste et les propositions thérapeutiques adaptées aux besoins de la patiente. Votre analyse n’est pas trop rapide, au contraire, elle est bien détaillée et teintée d’une bienveillance très appréciable. Je vous félicite et vous souhaite une belle continuation dans votre formation.
Oui, il est possible de souffrir de 2 névroses.
Audrey
30 octobre 2023 à 13 h 02 min #17469Bonjour,
Je vous fait part ci-dessous d’abord de mes premières impressions après la lecture de l’étude de cas. Puis de mes réflexions aux questions posées.
Mme A semble très fatiguée et avoir du mal à se concentrer ce qui entraîne des difficultés à exercer son travail et a entraîné la perte de son emploi. Qui ce dernier a généré un lourd syndrome dépressif associé à des troubles du sommeil et de l’alimentation. Il existe des conflits au sein du couple, son mari lui fait des reproches et cela est difficile pour Mme A.
On sent chez elle de très fortes angoisses. Le décès de son papa il y a 12 ans semblent encore occupé une grande place.
On ressent chez Mme A de la culpabilité, un sentiment de ne pas être à la hauteur.
Elle semble laisser beaucoup de places aux responsabilités qu’elle s’imagine devoir assumer. Il y a une une grosse pression de bien-faire et elle semble très exigeante avec elle même.
Question 1 :
Mme A consulte car elle traverse un syndrome dépressif majeur associé à des troubles du sommeil, du comportement (rituels) et alimentaires (crise de boulimie).
Question 2 :
Les symptômes présentés par Mme A sont les suivants :
– fatigue
– difficulté de concentration avec inhibition de la pensée
– fortes angoisses
– rituels de vérification chaque jour dans la maison avant de partir
– lavage des mains incessants
– crise de boulimie
Question 3 :
Mme A a plusieurs besoins. Elle semble nécessité d’un grand repos physique et psychique. Il faudrait qu’elle se défasse de se sentiment de culpabilité de ne pas être à la hauteur. Elle aurai besoin de penser à elle sans devoir toujours se sentir responsable des autres. Il serai bien qu’elle puisse se recentrer sur elle-même, revoir ses priorités et quelle devienne sa propre priorité. Il est important qu’elle prenne soin d’elle tant psychologiquement que physiquement.
Question 4 :
Je fais l’hypothèse que Mme a présente une névrose obsessionnelle associée à de la boulimie.
Elle présente des « obsessions systématiques et contraignantes (vérification de la maison répétées, lavage des mains incessants). Elle semble vouloir « conjurer le sort en contrant l’angoisse des pensées obsédantes » (si je me lave les mains je ne serai pas malade, donc je ne pourrai pas mourir, si je vérifie la maison je serai en sécurité).
La boulimie peut renvoyer à un problème de séparation (place et relation avec son père?). Les crises alimentaires lui permettent de contrôler l’affect et donc de contrôler l’angoisse. Les sentiments sont remplacés par une sensation de plein dans le but « d’éviter la souffrance liée à certains sentiments du lien à l’autre ».
L’angoisse chez Mme A est omniprésente et envahissante, dans le but de l’abaisser certains comportements se sont développés. La peur de ne pas être ou de ne pas avoir été à la hauteur créée une pression interne qui entraîne le développement d’angoisses intenses.
On peut dire que l’angoisse de la mort (physique et psychique, interne et externe) est déplacée sur des angoisses plus contrôlables.
Question 5 :
Dans le cas de mon hypothèse de diagnostic plusieurs accompagnements sont possibles pour Mme A. un traitement médicamenteux peut déjà être mis en place afin d’alléger ses symptômes liés à l’angoisse, au sommeil, aux comportements obsessionnels (anxiolytique, antidépresseurs). Une psychothérapie clinique (recherche de la cause) ou comportementale (modification du comportement) peut être envisagé. L’hypnose, l’EMDR ou l’EFT sont des thérapies alternatives pouvant aussi être efficaces dans le cas de Mme A.
Si la patiente ne répondait pas à ces différents traitements ou si l’état s’aggravait il existe la sismothérapie. Ce traitement par l’électricité permet de renforcer les connexions neuronales.
Question 6 :
Pour aider Mme A à cheminer sur son parcours nous pourrions lui poser avec bienveillance et toute absence de jugement les questions suivantes :
– Avant d’accomplir les rituels que ressentez vous ? Pendant ? Après ?
– Comment décrieriez vous la relation avec votre père ?
– Qules sentiments avez vous ressenti au décès de votre père ? Avez-vous pu les exprimer ?
– Concernant la maladie de votre mère que ressentez-vous ? Avez-vous déjà abordé ce sujet avec elle ?
– Vos filles ont elles connaissance de vos ressentis, vos angoisses ? Pensez vous que leur expliquer certaines choses permettrait peut-être qu’elles comprennent la raison de ces rituels ?
Je vous remercie par avance de la lecture de mon écrit et vous souhaite une belle journée.
Priscilla
30 octobre 2023 à 14 h 14 min #17472Bonjour Priscilla,
Votre analyse est juste et vos propositions thérapeutiques sont adaptées aux besoins de la patiente. Votre bienveillance dans votre approche est très appréciable. Je vous félicite et vous souhaite une belle continuation dans votre formation.
Audrey
14 novembre 2023 à 8 h 53 min #17498Bonjour Audrey, voici ma proposition:
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Question 1 : Quel est le motif de consultation de Mme A ?
- Madame A consulte suite à une grande souffrance et un état dépressif et des symptômes évoquant la névrose obsessionnel, le tout ayant généré des soucis professionnels et un licenciement.
- · Question 2 : Quels sont les symptômes présentés par Mme A ?
- Madame A présente un syndrome majeur de dépression caractérisé par des troubles du sommeil et des accès boulimiques. Elle manifeste également des troubles obsessionnels compulsifs qui la contraignent dans son quotidien à réitérer des actes de vérification dans sa maison et un rituel dont l’omission génère d’importantes crises d’angoisse. Le rituel le plus invalidant est le lavage de mains à chaque contact avec une surface « définie comme sale ». les Tocs se produisent avant le départ au travail ; ce qui laisse supposer qu’ils sont la cause de ses nombreux retards car elle n’a pas de maîtrise sur la durée des rituels. Au niveau de sa situation familiale, Madame A subit malheureusement les conséquences de sa dépression en faisant face à l’incompréhension et au jugement de son mari et de ses enfants , de plus la relation fusionnelle teintée de conflits et de culpabilité qu’elle entretient avec sa mère lui demande beaucoup d’investissement personnel puisqu’elle s’en occupe au quotidien . Les symptômes sont survenus il y a 12 ans suite à la mort de son père.
- · Question 3 : Quels sont les besoins de Mme A ?
- Mm A a besoin d’être soulagée et accompagnée afin qu’elle retrouve un apaisement général de ses angoisses, elle a besoin de reprendre confiance en sa capacité à dépasser ses angoisses et à améliorer les relations avec sa famille. Elle serait très soulagée de pouvoir apaiser sa culpabilité surtout par rapport à sa mère et à son défunt père mais aussi la culpabilité d’être à l’origine des relations conflictuelles avec ses enfants. Je ressens à l’évocation de l’histoire de Mm A une grande tension et une grande fatigue intérieure, un passé encore trop présent peut être du à un deuil fait trop rapidement et trop de responsabilités globalement sur les épaules de la petite fille qu’elle était .
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· Question 4 : Quelles hypothèses faites vous sur le diagnostic psychopathologique de Mme A ? Pourquoi ?
Les troubles de madame A font penser à une névrose obsessionnelle , ses rituels sont des TOCS qu’elle ne peut réprimer sans éprouver une angoisse invalidante . Elle manifeste une angoisse profonde, l’angoisse incontrôlable de la mort est isolée et déplacée et cela se traduit par l’accomplissement de rituels compulsifs qu’elle qualifie elle-même de destructeurs et d’incessants.
- Ses troubles sont apparus à la mort de son père et traduisent bien l’angoisse de mort , elle a passé sa vie dit-elle à mettre en garde (je cite faire la guerre) son père sur les conséquences de son addiction au tabac qui a fini par le détruire mais le fait qu’il en soit décédé a pu lui procurer un sentiment d’impuissance malgré sa volonté de le sauver. Les rituels viennent comme une sorte de contrôle sur les objets à défaut d’avoir pu avoir un contrôle sur les tendances autodestructrices de son père. Le fait que la petite fille qu’a pu être madame A ait été confronté à la dépression de sa mère n’a fait que renforcer son angoisse de mort et son sentiment d’impuissance qu’elle a à l’époque combattu en devenant une sorte de mère de substitution pour ses propres frères et sœurs en hypothéquant sa vie d’enfant. Aujourd’hui, elle est encore celle qui s’occupe de sa maman , ce qui est lourd car on peut se demander qui a pu s’occuper d’elle et de l’enfant qu’elle était , portant trop de responsabilités et de culpabilité par rapport à l’état dépressif de sa mère.
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· Question 5 : Que proposez vous pour accompagner Mme A ?
- Le fait que madame A consulte et demande de l’aide est très positif et il est important de le lui dire car enfin, elle se donne le droite de poser sa souffrance elle aussi et d’être écoutée et aidée.
- Je pense que l’EFT et l’Emdr , l’hypnose peuvent lui permettre de bien avancer et de nettoyer les différents traumatismes de son enfance: le traumatisme de sa mère dépressive, celui du caractère autodestructeur de son père , sa solitude d’enfant portant trop de responsabilités d’adulte en ayant eu pour mission d’éduquer ses frères et sœurs. Une TCC l’aiderait à réguler les symptômes et en agissant plus su les conséquences c’est à dire le dépassement des rituels obsessionnels mais l’évocation du passé me semble importante si elle est d’accord?
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· Question 6 : Quelles questions seraient intéressantes à poser à Mme A afin de l’aider à cheminer sur son symptôme ?
- Comment avez-vous appris que votre maman était hospitalisée pour dépression en étant enfant, vous l’a -t-on dit et comment? Qu’avez-vous ressenti à cette période où vous avez du prendre en charge vos frères et sœurs ?
- En voulez-vous à votre père de ne pas avoir entendu vos mises engarde par rapport au tabac? Avez-vous eu un sentiment d’abandon à ce moment là qui pouvait vous être familier lorsque votre maman ne pouvait plus faire face à son rôle de maman?
- Comment voyez vous votre évolution et les conséquences positives que cela pourrait avoir sur vous et autour de vous?
- Avez-vous envie de penser davantage à vous et de prendre soin de vous et pensez-vous que cela puisse améliorer votre état général?
- Comment pourriez vous améliorer vos relations avec votre maman et vos enfants , votre mari?
- Quel est pour vous la priorité par rapport aux deux questions précédentes?
- En quoi les rituels vous apaisent et vous rassurent, comment vous sentez vous avant les rituels et après les rituels ? Pourriez vous trouver un autre moyen pour obtenir les mêmes effets?
- Parvenez vous à vous imaginer ne plus avoir besoin d’accomplir vos rituels et pourquoi?
- comment votre mari pourrait-il vous aider dans ce que vous vivez actuellement, qu’aimeriez vous qu’il fasse? Que pourriez vous dire et faire avec vos enfants pour que la communication soit meilleur et que vous partagiez de nouveau des moments agréables? Pourriez vous rendre votre relation avec votre maman moins conflictuelle et vous autoriser à penser davantage à vous? Pourriez vous imaginer la voir un peu moins ou partager la mission de prendre soin d’elle davantage avec vos frères et sœurs? Quelles activités vous permettent de vous mettre au centre et de vous sentir totalement bien?
14 novembre 2023 à 12 h 29 min #17500Bonjour Marie-Line,
Votre analyse est juste et precise. La bienveillance qui s’en dégage est très appréciable. Vos propositions d’accompagnement sont adaptées aux besoins de la patiente. Je vous félicite et vous souhaite une belle continuation dans votre formation.
Audrey
1 février 2024 à 18 h 04 min #17632Bonjour,
Ma première impression en lisant cette étude de cas est la grande détresse de Mme A. accentuée visiblement avec le temps mais qui tire sans doute racine à son enfance puisqu’elle évoque de trop grandes responsabilités, qu’on lui en demandait « beaucoup trop », du rôle d’enfant elle est passée à l’âge de 8 ans au rôle de parent.
On peut supposer de fait qu’elle n’a pas pu profiter du rôle rassurant du parent (à définir selon l’implication du père non évoqué ici) et qu’un sentiment insécure s’est développé conduisant à l’angoisse.
Pour pousser peut-être ma réflexion je dirais que sa souffrance grandissante est à la fois une cause et une résultante des bouleversements qui ont suivi dans sa vie (ex : sa perte d’emploi qui est d’une certaine manière une conséquence mais aussi une nouvelle cause de souffrance).
1) Mme A consulte suit à un syndrome dépressif majeur qui a conduit a une perte d’emploi et des relations familiales conflictuelles et culpabilisantes.
2) Elle a des symptômes compulsionnels des TOC et rituels (impactant sur sa vie de famille : lassitude ; impactant sur sa vie professionnelle : rituels de vérification et propreté des mains entraînant des retards ce qui a conduit à la perte de son travail) Cette perte d’emploi a généré d’autres troubles : sommeil, alimentation avec comportement boulimique.
Son angoisse de la mort est ici isolée et déplacée sur une angoisse plus contrôlable posée sur des éléments environnementaux modifiables : besoin incessants de vérification et lavage de main. Survenu à la mort de son père elle refuse d’associer ses symptôme au décès, ce qui laisse penser qu’elle est dans le déni.
Les symptômes étant invalidants son angoisse de la mort est donc importante.
Elle présente tous les symptômes d’une névrose obsessionnelle.
3) Concernant ses besoins : l’écoute bienveillante mais aussi active pour lui permettre une prise de conscience de l’impact de la mort sur son état (se sentant prête elle a refoulé son angoisse), travailler sur le sentiment de sécurité, d’être rassurée, se libérer de sa culpabilité (de la perte du travail, perte financière mais aussi en lien avec sa mère). Travailler sur ses relations familiales autant avec sa mère et ses filles pour rétablir des relations plus saines
4) Mes hypothèses déjà évoquées précédemment sont que Mme A souffre de névrose obsessionnelle, le diagnostique fait suite à la lecture des symptômes compulsionnels (obsessions systématiques et contraignantes) à l’excès TOC, et une angoisse majeure (refoulée de la mort).
5) Les accompagnements possibles sont psychothérapies clinique et comportementale, accompagné d’autres méthodes tels que l’hypnose, l’EFT et l’EMDR, j’ajouterai également même si cela n’est pas évoqué dans nos cours, ayant également cette casquette) quelques exercices de sophrologie (relaxation et exercice de respiration) en appui pour le travail sur son angoisse, traitement médicamenteux (selon avis du médecin) pour lutter contre la dépression.
6) Les questions intéressantes que je pourrais lui poser pour l’aider dans son cheminement :
Expliquez-moi les détails de vos rituels ainsi que l’effet ressentis lorsque vous les réalisés
Ses rituels s’intensifient-ils par période ? (possible lors anniversaire décès du père par exemple)
Concernant la mort de votre père, avez-vous eu un suivi pour faire votre deuil ? Pensez-vous avoir fait votre deuil ?
Bien que vous étiez préparée, quels sont les 3 mots qui vous viennent en tête lorsque vous évoquez son décès ?
Pouvez-vous m’en dire d’avantage sur ces sentiments conflictuels et de culpabilités que vous ressentez envers votre mère ?
Si vous aviez été à la place de votre mère qu’auriez vous changez dans l’éducation qu’elle vous a donné ? Pourquoi ? OU alors vous êtes vous inspiré de votre enfance dans l’éducation de vos filles ?
Pourriez-vous me dire ce que vous attendez de ce suivi ? Quels changements souhaitez-vous ? Que voudriez-vous pour vous-même ?
Merci par avance pour vos retours !
Excellente journée !
2 février 2024 à 9 h 31 min #17636Bonjour Eugénie,
Votre analyse est bien détaillée et votre diagnostic est juste. Je vous félicite et vous souhaite une belle continuation dans votre formation.
Audrey
2 février 2024 à 15 h 30 min #17639Merci pour votre retour et votre encouragement Audrey 🙂 !
4 février 2024 à 22 h 55 min #17642Bonsoir,
Mme A est en dépression suite à une souffrance refoulée qui impact négativement sur sa vie de manière générale. Elle a conscience de son état mais à du mal à admettre le lien entre ses rituels obsessionnels et le décès de son père.
Mme A consulte pour ses rituels (toc) qui ont conduit à une perte de son emploi et causé un état dépressif majeur et une dégradation de ses relations familiales.
Les symptômes présentes par Mme A sont des troubles du sommeil et de l’alimentation (comportement boulimique), des rituels obsessionnels (lavage des mains intempestifs, besoin incessants de vérification).
Admettre que ses troubles du comportement sont du au décès de son père serai une grande avancée. Nous ne sommes jamais vraiment prêt à la perte de personne qui nous sont chère.
Mme A à vécue avec une mère dépressive et à eu des responsabilités trop lourde sur ses épaules de petites filles de 8 ans en devant s’occuper de des deux frère. Elle aurait besoin d’apprendre à exprimer ses besoins et ses angoisses. Cet environnement peu sécurisant, avec une éducation stricte ,dans lequel elle à grandit ont certainement laissé peu de place à son épanouissement personnel et elle a appris a refouler ses sentiments.
Obsessions, actes compulsifs, pensée magique; Mme A utilise le déplacement (Toc) comme mécanisme de défense pour se cacher une grande peur de la mort suite à la perte de son père. La névrose obsessionnelle est le premier diagnostique qui me saute aux yeux. La culpabilité qu’elle a avec sa mère, avec la perte de son emploi, ses troubles alimentaires, me font penser qu’il y a un autre problème sous jacent.
Pour accompagner Mme A, une psychothérapie clinique ou comportementale, hypnose, EMDR, EFT, anxiolytiques, antidépresseurs.
Comment à t’elle vecue la depression de sa mere? La mort de son pere? Le fait de devoir s’occuper de des freres? Comment à t’elle vecue son enfance de maniere generale?
Que ressent-elle lors de ses rituels? A quelle frequence apparaissent des tocs? A des moments precis?
A t’elle deja suivit une therapie?
De quoi partent les conflis avec sa mere? Pourquoi ressent-elle de la culpabilité?
Comment elle vit la perte de son emploi, de ses relations tendues avec son mari et ses filles?
Merci
6 février 2024 à 14 h 00 min #17644Bonjour LineLisa,
Votre analyse est juste et bien détaillée. Vos propositions d’accompagnement sont adaptées aux besoins de la patiente. Je vous félicite et vous souhaite une belle continuation dans votre formation.
Audrey
7 février 2024 à 16 h 17 min #17649Bonjour,
1) Mme A vient consulté en raison d’un mal-être important causé par un syndrome dépressif marqué par 2 évènements majeurs : le décès de son père il y a douze ans et plus récemment la perte de son emploi.
2) En parallèle du syndrome dépressif, Mme A a développé un trouble du comportement alimentaire (boulimie), des troubles du sommeil, et des TOC, qui s’accompagne de rituels et de pensée magique.
3) Le besoin immédiat de Mme A est selon moi de réussir à dépasser les comportements problématiques induits par les troubles pour retrouver un équilibre, notamment dans sa vie de famille.
Sur le plus long terme, il faudrait faire un travail sur sa relation avec ses parents (colère + responsabilité)4) Mme A souffre d’un état dépressif apparu au décès de son père, et qui n’a surement pas été suffisamment pris en compte à l’époque. Cet état a empiré avec l’apparition de troubles et de névroses.
Ses propos quant à la mort de son père laisse voir beaucoup de colère et un deuil qui n’a pas été fait.
De plus, les TOC, notamment le lavage de mains compulsif sont souvent rattachés à l’angoisse de la mort.
Tous les aspects de son quotidien semblent être impactés par la situation.5) Dans un premier temps, j’encouragerai Mme A a consulté un médecin (généraliste ou idéalement psychiatre) afin de mettre en place un traitement médicamenteux pour la soutenir dans le travail de fond que nous ferions ensemble.
En parallèle, je lui proposerai de travailler sur sa relation avec ses parents : le deuil de son père et « l’abandon » de sa mère ainsi que la responsabilité/culpabilité qui en résultent.6) Les questions initiales pourraient traitées :
– le suivi au moment du décès du père
– la relation avec ses frères (absents ?)
– la relation fusionnelle et houleuse avec sa mère (rancoeur ? sentiment vis à vis de ses épisodes dépressifs ?)
– Son besoin de contrôle, pour la rassurer > son propre rapport à la mort ?
– Son rapport à sa famille > ce qu’elle voudrait voir changer concrètementMerci d’avance pour vos retours !
Coline.
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