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AuteurRéponses
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24 janvier 2023 à 17 h 54 min #16634
Bonjour Audrey,
Tout d’abord merci pour la qualité de la formation et son contenu clair, synthétique et précis.
Étude de cas 1 :
Même si ses symptômes sont apparus il y a longtemps, Mme A a encore la capacité de s’en sortir en consultant un thérapeute.
Sa détresse est très importante mais malgré tout par sa démarche de consultation, elle souhaite trouver une solution avant que tous les piliers de sa vie ne s’effondrent définitivement (travail, vie de couple, vie sociale…). Elle garde, une certaine conscience de ses difficultés sans en comprendre l’origine, comme le potentiel lien entre ses symptômes et le décès de son père.
Elle souffre de symptômes de névrose obsessionnelle (TOC), qui lui ont fait perdre son emploi et qui génèrent d’autres symptômes (dépression, troubles du sommeil et alimentaires, conflits dans son couple).
Ses besoins sont avant tout un temps de parole et d’écoute à travers une psychothérapie associée à d’autres outils de thérapie brève comme l’EMDR et l’hypnose. Cela lui permettrait de retrouver un équilibre intérieur en se libérant des TOC qui l’empêchent de travailler, de retrouver une relation plus fluide avec ses filles et son mari. Se libérant par la même de culpabilités multiples, elle pourrait trouver les ressources pour se sentir en sécurité.
J’associerai aussi un travail sur son système familial, pour y remettre de son point de vue, l’ordre nécessaire. A 8 ans, elle a dû endosser des responsabilités qu’une enfant ne doit normalement pas avoir et a été adultisée. Prenant la place d’une adulte absente physiquement et psychiquement (mère dépressive et hospitalisée), elle est aujourd’hui encore un parent pour sa mère vivante. Il y a dans son profil une loyauté inconsciente qui l’entrave. La peur de l’abandon est très forte ainsi que celle de la mort.
Je lui poserai les questions suivantes :
– Qu’est-ce qui la motive à consulter ?
– Etes-elle soutenue dans sa démarche par sa famille ?
– A t’elle des idées qui tournent en boucle ? Si oui, lesquelles ?
– Qu’est-ce qui la rassure dans le nettoyage compulsif des mains ?
Comme cela est apparu au moment du décès de son père :
– Avez-vous subi des abus/maltraitances physique et/ou morale de la part de votre père ? (De quoi veut-elle se nettoyer ? Qu’est-ce qui est sale ?)
Question pour plus tard :
– Qu’a-t-elle envie de construire maintenant, a-t-elle un rêve qu’elle souhaite réaliser ? (Un objectif ou projet lui permettrait de s’éloigner de la peur obsessionnelle de la mort et de déplacer ses pensées et actions vers la vie, vers un renouveau).
Grand merci 🙂
Fanny
25 janvier 2023 à 10 h 41 min #16637Bonjour Fanny,
Tout d’abord, merci pour votre joli retour sur ma formation, ca me touche sincèrement.
Votre analyse est complète et juste. Vos propositions d’accompagnement sont adaptées aux besoins de la patiente. Je vous félicite et vous souhaite une belle continuation dans votre formation.
Audrey
25 novembre 2024 à 10 h 28 min #19625Bonjour,
Je vous prie de bien vouloir prendre connaissances de mes éléments de réponse ci-dessous.
Question 1 : Quel est le motif de consultation de Mme A ?
Le motif n’est pas clairement énoncé dans cette étude de cas. Il me semble important de toujours demander à la personne qui nous consulte quelle est sa demande, qu’est-ce qu’elle attend de ces séances pour la rendre actrice au plus tôt dans ce travail psychique et de pouvoir ainsi lui présenter notre cadre thérapeutique. Nous pouvons imaginer qu’elle vient nous consulter pour les raisons suivantes :
soit ne plus avoir de symptômes,
soit vouloir comprendre la cause de ces symptômes
et retrouver ainsi des capacités professionnelles pour retrouver un nouvel emploi sans subir malgré elles des retards répétés, retrouver sa concentration et son efficacité et par voie de conséquence rétablir la situation financière du foyer familial afin de résoudre le conflit dans son couple. Rétablir par la même des relations plus agréables avec ses 2 fillesQuestion 2 : Quels sont les symptômes présentés par Mme A ?
On lit que depuis le décès de son père, elle présente des troubles obsessionnels du comportement (TOC) induisant les retards et le lavage de mains intempestif. Les obsessions sont donc ici systématiques et contraignantes sous-entendant une angoisse incontrôlable de la mort (d’ailleurs, elle a eu beau faire la guerre à son père, il est quand même mort, peut-être en effet à cause du tabac), angoisse isolée et déplacée sur une angoisse plus contrôlable posée sur des éléments environnementaux modifiables.
A la suite de la perte d’emploi, les symptômes se sont aggravées car elle ne pouvait plus contrôler comme elle le faisait auparavant (je présume). Le syndrome dépressif est la marque d’un deuil qui n’a pas été traversé. Les troubles du comportement alimentaire traduisent peut-être un besoin de combler le vide existentiel.
Question 3 : Quels sont les besoins de Mme A ?
Certainement de trouver un espace où elle va pouvoir retraverser les épreuves de sa vie afin de contacter enfin ses affects refoulés, se libérer de sa culpabilité qui l’empêche d’instaurer avec sa mère une relation plus saine, plus distanciée, sortir du sacrifice, peut-être aussi contacter la colère qu’elle pourrait ressentir envers le père car il est bien écrit qu’à 8 ans, elle a dû gérer seule l’éducation de ses frères (où est le père à ce moment-là ?) ce qui pose la question de la traversée du complexe d’oedipe.
Question 4 : Quelles hypothèses faites-vous sur le diagnostic psychopathologique de Mme A ? Pourquoi ?
Compte-tenu des réponses aux questions précédentes, je pencherais pour une névrose obsessionnelle. La perte d’emploi engendre des troubles du narcissismes réactionnels car la névrose n’avait pas été soignée.
Question 5 : Que proposez-vous pour accompagner Mme A ?
De l’aider à poser des mots sur sa propre histoire, qu’elle puisse s’autoriser à laisser remonter les affects enfouis non pas pour rester une victime à vie mais bien au contraire, reconnaître à sa juste mesure les épreuves traversées pour ne plus s’accabler elle-même et malgré elle car malgré tout ce qu’elle a pu faire, son père est décédé, la laissant toute seule avec ses frères qui ne l’aident d’ailleurs pas à « gérer sa mère » (mais le souhaite-t’elle aujourd’hui), l’aider à sortir de cette culpabilité, à prendre conscience de cette séparation impossible d’avoir la mère et des conséquences dans sa vie familiale, de poser des mots sur cette angoisse de mort pour le moment incontrôlable.
En tant que sophrologue, je vais aussi lui proposer quand elle se sentira prête à lâcher certaines tensions internes, à se reconnecter à son corps et ses ressentis pour se vivre d’une manière plus apaisée.
Question 6 : Quelles questions seraient intéressantes à poser à Mme A afin de l’aider à cheminer sur son symptôme ?
Qu’a t’elle pensé quand elle a perdu son emploi ?
Comment vit-elle les réactions de son mari à son encontre ?
Que souhaite-t’elle améliorer dans son quotidien en priorité ?
Si elle peut me décrire la relation avec son père de son vivant ?
Qu’a t-elle éprouvé quand sa mère a fait sa première hospitalisation ?
Se sent-elle coupable de quoi que ce soit ?
D’après elle, son symptôme parle de quoi ?
Pourquoi d’après elle, malgré des relations tendues avec ses filles, n’a t ‘elle pas souhaité « travailler sur ses symptômes ? (je crois que tout simplement, ces comportements jugulaient son angoisse et donc, elle toute seule, ne ressentait pas le besoin, ne voulait pas savoir ce qui se cachait derrière…)
Voilà ce qui me vient aujourd’hui.
Dans l’attente de votre retour et vos remarques avisées.
Vous en remerciant par avance,
Cordialement.
Eva Barbéra
25 novembre 2024 à 17 h 33 min #19630Bonsoir Eva,
Votre analyse est juste et très bienveillante. Vos propositions thérapeutiques sont adaptées aux besoins de la patiente et l’idée d’allier l’accompagnement avec la sophrologie est très intéressante. Je vous félicite et vous souhaite une belle continuation dans votre formation.
Audrey
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