Merci pour votre question.
Je dois vous avouer que le processus de récupération des ressources est le plus faible à mon sens dans la pratique de l’hypnose spirituelle. Je comprends qu’il évoque chez vous des zone d’ombres et une certaine insatisfaction.
Je vais donc prendre le partit de répondre de façon large et positive à votre question, en insistant plutôt sur les aspects intéressants de cette pratique plutôt que sur ses limitations : Il vous suffira alors de vous concentrer sur ces objectifs premiers et positifs et de laisser harmonieusement le reste de côté, ou tout du moins, de ne pas insister.
L’avantage majeur de la « récupération des ressources » est de permettre de réactualiser dans l’espace conscient du patient des potentialités.
Revivre une vie où l’on a connu un réel bonheur et un réel détachement peut permettre, outre le fait de réactiver ces sentiments, de connaitre (intuitivement) le tableau qui permettait alors un tel bonheur.
Dans certains cas, ce protocole peut littéralement changer le regard d’une personne sur son rapport à la vie car elle peut comprendre / se souvenir d’un autre état de conscience complet qui lui a permit, dans une autre vie, d’être une autre personne, dans un autre rapport à l’existence.
Ces cas là, rares, méritent que ce type de pratique fasse partie de l’hypnose spirituelle car alors une grande foi, une nouvelle sagesse, peuvent en être ramenés.
Cependant il faut bien reconnaître que les résultats de ce protocole en particulier sont souvent insatisfaisants.
Pour comprendre en quoi il garde un intérêt, il peut être intéressant de signaler qu’il diffère d’une simple induction (au sens d’induire) d’un sentiment positif ou d’une ressource car il permet, par la régression, d’accéder à un système de pensée / connaissance complet.
Dit autrement, on peut induire un sentiment d’amour ou de joie uniquement par des suggestions, des mantras et c’est d’ailleurs des techniques que nous utilisons en hypnose tout au long de nos séances pour mettre dans de bonnes conditions nos patients. Cependant, ces sentiments induits sont « hors sol », on les appelle à la conscience mais ils ne trouvent généralement pas d’échos dans la structure mentale présente de notre patient et sont de ce fait éphémères, durant le temps de l’induction voir dans le meilleur des cas quelques jours après la séance puis, le système dominant du patient reprenant rapidement le dessus, ces sentiments n’étant pas ancrés dans son attention et maintenu par un système global de représentation du monde, il sont tout simplement oubliés et inconsciemment délaissé (ou contredits par des croyances limitantes ou d’autres schémas de pensées).
L’avantage de revivre ces sentiments / ressources / émotions lors d’une régression est que l’on accède alors à la connaissance d’un système de pensée entier. Ce n’est alors plus simplement l’attention du patient qui est tournée vers un sentiment pour le réactiver mais l’ensemble d’un système de pensée qui est « visité » et énormément de subtilités et de connaissance contextuelles peuvent en être inconsciemment ramenés.
J’ai le souvenir d’une de mes premières séance, en tant que patient, où j’ai revisité une vie pour explorer mon rapport à la foi. Dans la vie concernée, j’étais une nonne chrétienne qui était devenue une nonne errante après que son couvent ait été pillé et brûlé, lors d’un conflit quelquonque. La profondeur de la foi que ressentait cette nonne m’a profondément marqué car elle n’était pas de l’ordre d’un simple sentiment, d’une simple émotion ou d’une simple espérance, elle était un état de conscience entièrement intégré. Bien des années après, ce souvenir est toujours vif dans mon esprit et bien que je ne vive pas une foi aussi profonde que celle que j’ai pu alors expérimenter, il me suffit d’y repenser pour que ma vision des choses puisse entièrement basculer. Cela m’a donné accès à une potentialité d’un système complet, dans ce cas précis d’une foi parfaitement habitée.
Je pense que si vous vous inspirez de l’état d’esprit de ma réponse pour choisir de mettre en place et conduire ce type de protocole, que vous ne vous concentrez que sur ce type de bénéfice qu’il pourrait apporter, le reste sera doucement mit de côté et vous en tirerez des résultats qui pourront trouver leur place à certains moments dans vos accompagnement et vous intéresser.
D’une façon générale, n’hésitez pas à laisser de côté ce qui ne vous semble pas aligné, ce qui ne vous aide par à accompagner dans la lumière et à transformer ou adapter ce qui vous fait grésiller. Ce n’est bien évidemment pas le but de la pratique telle que nous souhaitons spirituellement parlant la pratiquer.
Je pense qu’il est inutile d’en dire beaucoup plus à ce sujet, sauf si vous avez des question spécifiques mais je pense qu’à votre niveau d’engagement dans la pratique vous avez toutes les clefs pour pouvoir discerner votre approche et ce que vous souhaitez garder.
Votre pratique de l’hypnose spirituelle vous ressemblera d’ailleurs de plus en plus car elle n’est qu’une forme au service de notre intention… Et c’est très bien ainsi.
En vous souhaitant une bonne pratique.
Festa saverio
