Patiente digitale, sortie de transes répétées lors d’interactions

[Caroline RolinoÉtudiant(e)]

Bonjour Camille, Bonjour à toutes et à tous,

Tous mes voeux pour cette nouvelle année !

Il y a quelques années, j’ai eu le plaisir de me former à l’hypnose spirituelle et énergétique auprès de votre centre de formation.

J’étais déjà installée en tant que psychopraticienne (Coaching – PNL et hypnose) et cette formation a été pour moi un magnifique tournant. Actuellement et pour mon plus grand plaisir, environ 80% de mes rdv sont consacrés à l’hypnose spirituelle et énergétique. Les régressions en vies antérieures me fascinent toujours autant et d’assister, quand cela se produit, à la compréhension profonde qu’elles procurent est fabuleux.

Aujourd’hui, je viens demander un petit « coup de pouce » pour m’éclairer concernant une personne venue me trouver pour une phobie (souris / rat). J’ai commencé avec de l’hypnose « classique », ayant déjà obtenu de très bons résultats avec ces séances-là… Première séance avec en substance : augmentation du niveau de sécurité, demande au subconscient de trouver la cause et la supprimer, projection dans l’avenir en présence du déclencheur tout en restant dans un état de calme, autosuggestions…etc… En outre, lors d’une autre séance, j’ai également travaillé en PNL, ce qui a relativement bien fonctionné. Cette personne dit que sa phobie est présente depuis aussi loin qu’elle s’en souvienne. Sa défunte mère avait déjà cette appréhension, mais elle dit ne pas avoir hérité d’elle cette peur. Chose assez surprenante que je me dois de partager avec vous, c’est qu’une de ses soeurs est née avec une marque sur la cuisse en forme de souris, cette marque étant de surcroît poilue. Est-ce qu’on voit en cette marque ce que nous souhaitons voir ou est-ce là une « preuve concrète » d’une peur transgénérationnelle fortement ancrée, je ne le sais… ! Aussi, cette dame évoque d’elle-même la possibilité que cette peur vienne d’une vie précédente.

Me voilà donc partie pour une séance d’hypnose spirituelle, tenter la régression et voir les réponses, les indices qui se manifesteront. Sauf que… ma patiente rentre certes vite et profondément en transe, mais dès qu’elle doit interagir sort de sa transe hypnotique. De plus, il lui est particulièrement difficile de visualiser ( ou ressentir etc, j’ai essayé tout le vakog). Le conscient reste trop présent, elle est en suranalyse constamment. J’ai bien entendu déjà eu des personnes qui mentalisent beaucoup, très digitales, mais là je ne trouve pas la solution !

Je vous donne ci-après pour exemple un extrait de notre séance : une fois le passage franchi (passage qui a mis une éternité à être non pas trouvé mais imaginé) je lui demande ce qu’elle voit, ce qu’elle ressent…Elle me répond -ce que j’entends d’ailleurs souvent en première réponse- : « c’est tout noir ». J’essaye d’obtenir le plus de détails possible, je rassure en disant que c’est normal, ça va se dissiper etc…Mais non rien ! Pas grave, je continue, je demande à la conscience supérieure de nous emmener dans la prochaine scène suivante (…) : « c’est tout noir » me dit-elle. Un ressenti ? « non rien, c’est neutre ». Je recommence à essayer de trouver qqch dans tout ce noir, je finis par avoir comme réponse qu’il y a une sorte de lumière orangée. Je lui demande ce que ça pourrait être : « juste une lumière » me dit-elle. Je ne désespère pas, je continue ma séance, et à force de questionnement j’obtiens comme réponse «on dirait un coucher de soleil ». Je me dis « bingo » on a qqch, je rebondis de cette aubaine en lui disant : « mais c’est peut-être bien un coucher de soleil ! » et là je tombe des nues, elle me rétorque perplexe : « à cette heure-ci ?! » (nous étions en plein milieu de l’après-midi). Je lui explique qu’elle est dans un autre plan vibratoire, que l’heure « d’ici » n’a pas d’importance pour ce qu’elle aurait à voir / vivre… Finalement, j’ai pu travailler, un peu, sur une impression de déjà vu/ vécu qu’elle avait eu il y a longtemps en regardant un reportage à la télévision et lui faire décrire une scène où elle pense avoir été un homme, en Italie… mais pensez-vous bien qu’il n’y avait pas l’ombre d’une piste concernant sa phobie.

Alors voilà, après toutes ces explications, je voudrais savoir : 1) comment puis-je procéder pour réussir à la garder en transe même en interagissant avec elle ? Puisque parler la sort de sa transe Idem avec les signaux idéomoteurs. 2) Est-ce qu’une hypnose spirituelle (régression par exemple) est envisageable du coup ? Je sais que la première fois cela n’a pas été possible car elle a eu certaines peurs qu’il me semble avoir levées (peur de dévoiler certains événements de sa vie sans lien avec la phobie par exemple). 3) Comment l’aider à « visualiser » ? car même en hypnose traditionnelle/ericksonnienne, si je lui demande de visualiser un lieu, même connu, ou un voilier ou même un chemin, peu importe, il lui sera difficile de le faire. Je me souviens de cette phrase que vous aviez écrite Camille, en gros « un individu digital est un kinesthésique qui s’ignore », mais même en se concentrant sur les ressentis c’est compliqué.

Bien qu’ayant quelques années de pratique, je me sens un peu bloquée et pourtant je suis convaincue qu’elle peut se débarrasser de sa phobie. Aussi, je reçois également son frère pour des séances d’hypnose, et même problème, il lui est impossible d’imaginer quoi que ce soit. La seule séance qui s’est bien déroulée est une séance où j’ai beaucoup utilisé la confusion et répété plusieurs fois qu’il n’y avait rien à faire. Il m’a dit par la suite que cette phrase « vous n’avez rien à faire » l’aidait beaucoup à décrocher et s’autoriser à déconnecter son cerveau. La détente du corps ok, rapide et profonde, mais la visualisation / ressenti non ça ne fonctionne pas… Petite info, peut-être utile, je fais parvenir à mes patients des audios d’hypnose que j’enregistre, je me dis que ça peut les aider à s’entraîner entre nos séances au cabinet. J’ai un bon retour sauf quand il faut imaginer un arbre ou un escaliers là ça se complique pour eux. Heureusement, se sont des personnes motivées qui ont envie de s’impliquer et pour ma part je souhaite de tout coeur les accompagner au mieux vers leurs objectifs.

Je vous remercie pour tout conseil ou piste que vous pourrez m’apporter, je vous avoue que j’ai le sentiment de tourner un peu en rond.

Cordialement,

Caroline

[Camille ForestierÉquipe Théolis]

Bonjour Caroline,

Merci pour votre question et vos retours sur la suite de votre formation !

Il semble en effet que votre patiente relève d’un haut niveau de digitalisation. Si sa capacité d’imagination est déjà très faible, il est peu probable (à moins d’un entrainement long à l’hypnose et à la transe) qu’une régression fonctionne avec elle ou apporte les effets souhaités.

Nous allons donc, dans ce cas d’école, partir de la réalité présente et de sa grande résistance à la transe, explorer diverses options qui, en tant que thérapeute, pourraient fonctionner dans le cas précis :

 

1 – Un protocole entièrement basé sur l’imagination et la visualisation active. 

Même si la patiente semble présenter des difficultés à la visualisation, il est tout à fait possible de créer un protocole entièrement basé sur la visualisation pour tenter d’aborder symboliquement le problème. Le modèle pourrait être le lieu de lumière, dans lequel on appellerait symboliquement : Les parents, les grands parents puis la lignée, avec à chaque fois quelques échanges simples pour savoir si la phobie des rats aurait un lien avec eux ou non.

Pour permettre et favoriser ce protocole pour une patiente si digitale, il est important de lui préciser les points suivants : Elle n’est pas tenue à avoir une image claire ou détaillée (visualiser « vaguement » et « symboliquement » est suffisant), elle est autorisée à « créer » les dialogues avec ses ancêtres comme bon lui semble (elle n’est pas tenue à un résultat ou à une véracité). La transe n’est pas spécialement recherchée, elle n’a donc pas à s’attendre à être en transe (l’induction servira donc à une détente et à une mise en condition).

Si durant cette première partie de séance des points transgénérationnels venaient à être soulevés, il vous suffirait d’accompagner un dialogue / série d’actions symbolique de résolution (toujours en visualisation active), un peu comme dans certains exercices de PNL.

Note : Le protocole « Nettoyage de printemps » peut également servir de cadre pour aller chercher symboliquement l’origine de cette peur et « la transmuter » ou s’en « débarrasser ».

 

2 – Une séance d’hypnose directive enregistrée

Si l’enregistrement de séances courtes est dans vos champs d’action possibles, vous pouvez en enregistrer une spécialement pour votre patiente (en enregistrant cette séance avec elle au cabinet par exemple).

Dans ce cas, vous pourriez essayez une forme d’hypnose directive mettant en scène des rats et souris qui, par exemple, « deviennent de plus en plus familiers », « suscitent de plus en plus de la neutralité voir de la mignonnerie », etc.

Vous trouverez des exemples d’hypnose directive sur la chaine Youtube de Théolis Formations.

L’avantage de l’hypnose directive est qu’elle est simplement à écouter, « passivement ». Il faut cependant une certaine discipline et une écoute répétée (une fois par jour pendant 21 jours) pour avoir de bons résultats mais l’avantage est qu’une personne digitale ne sera pas mise en difficulté avec cette approche « verbale » de l’hypnose.

 

Voici les deux grandes pistes que je vous propose d’explorer, en restant dans le cadre de l’hypnose (au sens large). Cette réponse n’est pas exhaustive et d’autre approches pourraient être tentées, en PNL pure par exemple ou avec des constellations d’âmes / constellations familiales mais nous nous en tiendrons ici au champ de votre pratique et de notre formation.

En espérant que ces pistes d’action sauront vous aider,

En vous remerciant pour votre question,

Bonne pratique.

[Auteur]

Réponses