Bonjour Nadine,
Merci pour votre question.
Il convient de comprendre, d’une façon générale, le risque de la découverte des expériences en hypnose spirituelle pour des personnes « fragiles » ou « en construction » afin finalement de répondre à votre question.
L’hypnose spirituelle, notamment dans sa partie régression, confronte les patients à plusieurs réalités :
La première est la mise en évidence d’une continuité dans l’existence (on vit sa mort antérieure) et finalement la fragilité / futilité de notre identité actuelle.
La seconde est généralement l’exploration de souvenirs difficiles voir traumatiques.
Aussi on craindra deux sortes de risques :
– Une fuite dans une nouvelle « réalité spirituelle », qui serait un moyen de fuir une difficulté quotidienne de l’incarnation : On notera que le problème est ici la fuite et non la transition vers une cosmogonie plus large.
– Une justification qui renforce une identité négative, une déresponsabilisation. « J’ai subi ceci dans une vie antérieure, je suis une victime, mes comportements actuels et mon identité de victime / bourreau sont donc justifiés »
– Une forme de trauma qui serait la conséquence directe des choses pouvant être revécues en récession (viol, meurtre, etc). De plus, dans ce cas précis, il est parfois même plus traumatisant d’être l’auteur de violence que la victime et cette réalité devra être gérée avec calme et prise de distance.
Aussi, ce que nous craignons nous permet de savoir qui sont les personnes fragiles, ce sont celles dont vous sentirez au travers de votre anamnèse que le rapport à la réalité et à la matière est fragile ou dysfonctionnant. Aussi, il est évident que les enfants et adolescents entrent dans cette catégorie, les psychotiques mais aussi quelques types de personnalités « borderline » ou déjà très fragiles dans leur construction personnelles.
Pour ces dernières, il sera peut-être judicieux d’éviter l’hypnose spirituelle ou de s’en tenir aux protocoles sur base de visualisation, incluant les protocoles de guidance dans les espaces de lumière et de jauger ensuite de l’effet des premières séances avant d’aller plus loin.
De même, il sera préférable de prendre un temps de bilan de votre séance où vous aurez l’occasion de vous assurer que le patient prend le recul nécessaire pour que les évènements qui viennent d’être vécus s’intègrent harmonieusement dans son expérience consciente et sa représentation du monde.
En espérant avoir pu vous donner des pistes de réflexion,
N’hésitez pas,
Bonne pratique.
Patrice Marques
Eugénie Salomé
