« Au début, rien ne vient,
Au milieu, rien ne reste,
À la fin, rien ne part. »
Jetsun Milarepa
Le chemin spirituel est souvent mal connu ou mal comprit. Pour la plupart d’entre nous, il reste un concept flou où chacun peut mettre à sa sauce les désirs de changements, d’évolution, de perfectionnement quitte à galvauder l’enseignement des maîtres, par méconnaissance.
Une erreur serait de croire que le chemin spirituel a un rapport avec la philosophie ou même le développement personnel.
La philosophie tente de raisonner la vérité, tente d’approcher la raison pure. Il n’y a aucun mal à cela, c’est un art noble, même si il n’a rien à voir avec le chemin spirituel.
Le développement personnel nous pousse à nous dépasser, à devenir « une meilleure version de nous-même », à « libérer nos potentialités ». Il n’y a rien de mal à cela non plus et il est parfois utile et profitable dans notre vie de disposer d’outils de changement même si, là encore, cela n’a rien à voir avec le chemin spirituel.
Le seul objet du chemin spirituel est la découverte de la nature de la conscience, de la force de vie la plus fondamentale qui nous anime. La conscience est inévitable, elle est éternelle, a toujours été pour nous depuis notre naissance (et bien avant) et sera jusqu’à notre mort (et bien après).
Comprendre l’éternel présent est une autre façon de parler du chemin spirituel.
Ou trouver la Voie du cœur, des perceptions, de la présence.
Ou lâcher-prise et vivre l’acceptation totale.
Ou dépasser nos valeurs et nos croyance.
En vérité le chemin spirituel n’est rien. Il est un retour vers l’inévitable, vers la conscience, vers la vacuité.
Tous les processus visant une amélioration, le développement personnel (ou spirituel), ou un accroissement du savoir, la philosophie, ne sont qu’une recherche d’expériences nouvelles. La recherche d’expériences nouvelles fait partie de la vie, il n’y a rien de blâmable à cela et c’est même notre seul moteur dans l’existence. Cependant, tout ce qui vise une nouvelle acquisition, matérielle ou immatérielle n’est pas le chemin spirituel : C’est le chemin des manifestations, le chemin des formes, le chemin de l’impermanent.
Le chemin spirituel véritable ne s’attarde qu’à une seule chose :
« Qu’est-ce qui, en moi, est absolument immuable,
absolument permanent, absolument inévitable ?
Qu’est-ce qui, en moi, était hier et sera demain, inchangé ? »
De la réponse, par l’expérience, à cette question, dépend la compréhension de la nature d’un cheminement spirituel véritable : Faire glisser notre conscience de la forme au fond, de l’impermanent au permanent, de la surface aux fondations… Et s’ancrer dans ce qui, en nous, est éternel et immuable.
Car c’est là notre véritable nature.
De cette découverte découle toutes les autres, de ce nouveau point de référence émerge un monde nouveau, inchangé et pourtant différent.
C’est le travail de l’attention et de la concentration qui détermine la progression et non les connaissances. Tout ce qui aide à l’immersion dans la présence fait véritablement partit du chemin, nous fait véritablement avancer.
Le reste nous permet de travailler les formes de notre expérience, les causes et les effets, de travailler sur l’impermanent : Entendons-nous, cela est complémentaire.
Le chemin spirituel permet simplement de rentrer chez soi.
Il n’est rien et pourtant contient tout.
« Qui parvient à la quiétude, parachève. »
Tchouang-Tseu
Camille Forestier
Formateur en Hypnose Spirituelle et Énergétique
Merci beaucoup Camille pour la clarté de cet article, la résonance de tes mots.