L’Hypnose Thérapeutique dans le temps – Philippe Gargon

L’Hypnose thérapeutique dans le temps

L’hypnose thérapeutique est utilisée depuis très longtemps.

Des tablettes datant de -4000 décrivent des méthodes d’hypnose utilisées par les Sumériens.

On a retrouvé des hiéroglyphes égyptiens décrivant des cérémonies utilisant un état de transe provoquée.

Au XIème siècle, Avicenne, médecin et scientifique persan, développe le principe de suggestions et d’autosuggestions.

Le médecin allemand Franz Anton Mesmer au XVIIIème siècle développe une approche et parle de « magnétisme animal » et de « fluide universel ».

A partir de 1784 le Marquis de Puységur, en pratiquant le « magnétisme » tel que l’a développé Mesmer, constate que le sujet a en fait une activité mentale intense, « une lucidité magnétique » des somnambules. Celle-ci lui permet d’avoir une perception de sa maladie et des solutions thérapeutiques.

Le médecin écossais James Braid publie en 1843 un livre « Neuripnologie, traité du sommeil nerveux ou hypnotisme ». Dans sa démarche il remplace la notion de « magnétisme » présente dans l’induction, par l’utilisation d’un objet brillant. Approche qu’il utilise dans le cadre d’anesthésies chirurgicales.

En 1847, l’éther est alors utilisé lors des opérations chirurgicales, et sera par la suite plus largement privilégié.

L’hypnose continue à se développer pour ses autres intérêts thérapeutiques.

En 1876 Jean-Martin Charcot, médecin neurologue continue les expérimentations dans le cadre des problèmes « hystériques », cherchant à dissocier les origines physiques, lésionnelles des origines psychologiques.

Ces travaux sont poursuivis par Pierre Janet, Joseph Breuer et Sigmund Freud.

En 1884 Hippolyte Bernheim introduit la notion de suggestibilité : « On peut amener une suggestion sous hypnose et en obtenir l’adhésion par le cerveau ».

Alors que pour Charcot l’hypnose thérapeutique était plutôt décrite comme étant destinée aux cas d’hystérie, Bernheim défend l’idée que l’hypnose peut être utilisée au plus grand nombre.

Depuis 1885 Sigmund Freud s’intéresse très vivement à ces techniques hypnotiques. En 1892, il s’écarte progressivement de ces techniques pour les abandonner en 1895 jugeant que cette approche en psychiatrie n’était pas suffisante. Il se remettra aussi en cause dans son incapacité à pouvoir utiliser correctement ces techniques.

De nombreux psychanalystes vont poursuivre ces travaux.

Un psychiatre américain, Milton Erickson, va étudier et modéliser une autre approche d’induction et d’approche globale moins directive en apparence plus permissive. Il est clairement décrit comme le père de l’hypnose thérapeutique moderne.

Né en 1901 au Nevada, il est atteint à l’âge de 17 ans de poliomyélite. Alors que ces années sont comptées, il applique sur lui-même ce qu’il a découvert. Il décédera en 1980.

Depuis 1993 l’évolution d’appareils de tomographie (TEP) et les IRM ont permis de mettre en évidence un fonctionnement du cerveau différent en état de « pleine conscience » et sous hypnose.

L’hypnose thérapeutique est depuis beaucoup plus largement reconnue par le monde médical moderne. Elle est d’ailleurs utilisée assez régulièrement en bloc opératoire.

Philippe Gargon

Formateur en

Technicien en Hypnose Ericksonienne

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