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  • #18841
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    Guillaume
    Étudiant(e)

    Bonjour,

    Je suis avec grand intérets la formation et ses apports. Je devrais bientôt complété l’examen.

    Je me pose cependant encore bon nombre de questions quant à cette pratique, comme d’autres d’ailleurs, ayant rapport souvent avec le « spirituel ».

    En effet, prenons un cas concret. Georges est une personne très engagé au quotidien niveau soicétal. Il milite pour l’écologie, mais aussi les droits sociaux, la justice pour tous et lutte contre toutes les formes de discriminations. Il est très engagé dans notre réalité, celle qui est palpable, directement perceptible, afin de transmettre un monde meilleur à ses descendants, à son prochain, tout simplement. C’est un homme d’esprit ( d’où les guillemets à spirituel). Il s’interesse aux arts, à la philosophie, à l’histoire, l’anthropologie. Il s’engage donc corps et âme pour la planète et ses occupants, êtres vivants quelqu’ils soient.

    J’ai tendance à me dire que la terre vue comme un terrain de jeu, ça pourrait quand même changer la donne quant à son action. Après tout, il y a finalement une certaine fatalité dans ce qui est avancé ici.Nous sommes des âmes immortelles qui viennent apprendre dans cette existance, dans cette dimension et qui avons choisi nos incarnations, en oubliant volontairement le réel but de nos existences…

    Georege ne peut il s’inquiéter de voir la planète comme un terrain de jeu, alors que ce lieu si merveilleux est en péril aujourd’hui, par l’action de ces corps esprits en exercice ?

    Finalement, doit il être soulagé ou inquiet de savoir ces élements : terre-terrain de jeu notament ?

    Plutôt n’est ce pas inquiétant de prendre les choses sous cet angle de nos jours, vu les conséquences de notre inconséquence justement ?

    N’est ce pas revenir à une ancienne vision (toujours très présente), qui dit que tout est là pour l’homme dans une abondance infinie ?

    Terre, ne mérite t’elle pas d’être vu comme une divinité porteuse d’une merveille de toute façon rare qu’est la vie ?

    Elargissons nous les consciences ou décidons nous de finalement aller plus haut sans voir plus large ?

    Ces questions parcourent autant Georges que moi même et de nombreuses autres d’ailleurs. Me connaissant, elles pourraient occuper quelques années mon esprit. J’espère surtout pouvoir les traiter plus rapidement par vos vues !

    Merci de votre attention,

    Guillaume

     

    #18844
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    Camille Forestier
    Équipe Théolis

    Bonjour Guillaume,

    Merci pour votre question complexe et profonde.

    Il me plait de considérer la question de George, ses peurs, son interrogation.

    En premier lieu, sachez que mes mots ne se veulent ni dogmatiques, ni définitifs et qu’ils n’ont pour but que d’avancer avec vous dans un processus de pensée. La défi pour cette réponse sera d’arriver à articuler une réponse « à étages » car il y a plusieurs plans de pensée et de réalité impliqués derrière votre question. Je vais faire au mieux pour vous partager mon intuition à défaut de tout pouvoir retranscrire avec des mots.

     Il est très engagé dans notre réalité, celle qui est palpable, directement perceptible, afin de transmettre un monde meilleur à ses descendants, à son prochain, tout simplement.

    Georges semble être un homme de passion et de cœur, en quête d’un chemin de vérité, de beauté et de partage. Cette posture d’implication aimante dans la vie incarnée peut être une posture très spirituelle, à partir du moment où le moteur est l’amour, est la présence, est « en esprit » (et non en mental).

    Georege ne peut il s’inquiéter de voir la planète comme un terrain de jeu, alors que ce lieu si merveilleux est en péril aujourd’hui, par l’action de ces corps esprits en exercice ?

    Dans un premier temps il me semble important de dire quelques mots sur « le terrain de jeu ». Dans ma cosmogonie, la Terre et l’ensemble de notre expérience ici n’est qu’une modalité infinitésimale dans l’infinité de la Conscience, des univers et de tout ce qui est. En fait, comme pour chaque partie de la conscience dans cet univers, il existe un temps et un lieu pour que l’expérience puisse se faire. La terre, pour nous (et tous les êtres terrestres) est aujourd’hui ce lieu.

    Une autre manière de parler de la même chose serait de dire que si une conscience veut vivre une croyance (une création) ou une expérience, faire un choix, par la magie du processus de la Conscience, il existe nécessairement un espace pour qu’elle puisse l’expérimenter.

    Ce que je cherche à exprimer est que la terre n’est pas nécessairement un espace où la perfection de toute chose doit s’exprimer et, factuellement, elle ne l’est pas. Qu’une conscience ait envie ou besoin d’expérimenter destruction, chaos, trahison, etc, et dans l’infinité de la conscience, un espace unique et particulier lui permetra cela.

    Le titre aurait pu être : Terre, terrain de Je(s) sans que le sens n’en soit réellement changé.

    L’observation de la terre, où le processus même de devoir tuer des plantes ou des animaux pour « rester vivant » nous suggère que la perfection idéale n’est pas encore aboutie dans cet espace, est factuellement un lieu d’épreuves, de difficultés, de confrontation. D’une certaine manière, elle est une réponse à notre demande d’un certain type d’expérience, d’un certain type de karma : Une réponse à un désir d’expérimentation de la séparation.

    Pour affiner ce que j’ai voulu exprimer par « terrain de jeu », j’ai voulu dire que c’était l’espace « Où l’on pouvait faire ce que l’on voulait, qui était destiné à l’expérimentation de nos croyance et de notre karma ». Je n’ai jamais dis que c’était l’espace « Où l’on devait faire n’importe quoi » (bien qu’en réalité, l’on puisse et l’inconscience spirituelle produit généralement ce résultat).

    L’image que j’ai personnellement du « terrain de jeu » est factuelle, c’est une description du processus, pas une prescription en terme de contenus d’expérience ou de positionnement.

    En second lieu, je tiens à dire que si nous le voulons, nous pouvons nous inquiéter de tout, ce que nous faisons généralement. L’inquiétude est le témoin d’un manque de foi, de reliance. Notons que cette description n’est pas un reproche. Je suis certain que dans ce monde il est même des êtres pour s’inquiéter de trop de bonheur, de trop d’amour ou de trop de joie.

    La question spirituelle à cette étape là serait : Pourquoi s’inquiéter ? De quoi s’inquiéter ? Quelle est la limite entre quelque chose dont je devrais m’inquiéter et quelque chose dont je ne devrais pas m’inquiéter ? Finalement, en dernière analyse, ne devrais je pas m’inquiéter de tout ? Ne devrais je pas m’inquiéter de rien ? À quoi me sert mon inquiétude ? Change-t-elle les faits ? La vie ? En mieux ?

    Ces questions ne sont pas anodines et peuvent être des catalyseur de conscience, en méditation notamment.

    Peut être que la question sous-jacente de George serait plutôt :

    Si tout le monde voyait la terre comme un terrain de jeu, les actes des Hommes ne seraient ils pas encore pire ?

    Serait-ce cela ? Etudions la question.

    Quel serait possiblement le pourcentage d’Hommes sur terre participant à la « destruction » de la planète dont la vision de la terre serait celle d’un terrain de jeu spirituel ? Instinctivement je dirais très peu, très très peu.

    L’observation de qui nous sommes amène à d’autres types de constats est de conclusion et notamment le plus important :

    – Soit nous voyons, choisissons et agissons au travers des énergies de l’amour (de notre Soi supérieur, de l’Être, etc) et nous exprimons l’amour, par amour de l’amour lui même.

    – Soit nous voyons, choisissons et agissons au travers des énergie de notre mental-égo (de notre identification au corps, à la description de notre vie, à la description de notre individualité) et nous exprimons la peur, par manque de reliance à l’amour, et posons des actes déconnectés, égoïstes et souvent destructeurs.

    Je n’ai jamais constaté que « la vision du monde » des Hommes étaient le premier déterminent de leur action si ce n’est en apparence, dans les propos mais on constate alors que la vision du monde proposée n’est qu’un prétexte pour justifier les choix de l’égo.  De plus, dans ma vision du terrain de jeu, il n’y a rien de plus ou moins déculpabilisant à présenter les choses ainsi. Il peut m’arriver dans d’autres contextes de formation de présenter l’expérience de « vie sur terre » comme étant « un (mauvais) rêve ». Cette vision n’est ni plus juste, ni moins que celle du terrain de jeu et dans les deux cas des consciences libres et créatives vivent de l’expérience dans une partie minuscule d’univers infinis d’espaces, de modalités et d’expression.

    Finalement, doit il être soulagé ou inquiet de savoir ces élements : terre-terrain de jeu notament ?

    Honnêtement je n’ai pas d’avis. Ma préférence personnelle va vers la confiance et la joie, le plus systématiquement possible, par rapport à l’inquiétude mais cette vision est assez neutre finalement. Comprendre que la réincarnation était une réalité a été très dur à accepter pour moi, mon égo n’en voulait pas. Après avoir exploré le processus, mes sentiments à ce sujet sont devenus neutres car finalement, que j’en sois inquiet ou non, seule une guérison de mon esprit pourra me libérer définitivement. Certaines personnes vivent l’idée de la réincarnation avec joie et enthousiasme, d’autres comme une funeste fatalité… Pourtant, la situation est la même.

    Plutôt n’est ce pas inquiétant de prendre les choses sous cet angle de nos jours, vu les conséquences de notre inconséquence justement ?

    Un des points important pour moi est que notre inconséquence ne vient pas d’un angle de vue mais de la source de nos idées, choix, actions comme j’en ai parlé plus avant.

    Tout le monde en France sait que le plastique pollue et a pour point de vue qu’il est laid et sale de voir au bord des routes ou sur les plages tous ces plastiques et pollutions. Tout le monde le sait et a ce point de vue et pourtant une grande partie de ces gens continuent d’en jeter dans la nature, plus ou moins occasionnellement. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas en conscience, il sont dans leur mental, dans leur égo. Leur point de vue mental sur les choses ne change rien.

    En fait, nous pourrions dire qu’il existerait sans doute d’autres manières de parler de la terre, autre qu’un « terrain de jeu ». Je ne tiens pas particulièrement à cette expression d’ailleurs mais comme elle reste cependant correcte, dans ce qu’elle cherche à représenter comme réalité concrète, le processus des consciences, du karma, de l’expérience et des réincarnations, je préfère essayer de formuler une réponse sur les « à côtés » de la question.

    N’est ce pas revenir à une ancienne vision (toujours très présente), qui dit que tout est là pour l’homme dans une abondance infinie ?

    Cette déclaration est vraie mais elle n’est généralement pas comprise sur le plan où elle s’exprime. Pour le mystique, il n’existe que la conscience qui s’expérimente et se rêve elle-même. En ceci, tout est la pour les âmes, dans une abondance de manifestation d’expérience infinie.

    Pour le mystique, l’Univers est mental, c’est une simulation infinie et en ceci, la manifestation et toutes les formes ne sont que les réponses à la volonté et aux désirs d’expérience des « parties de Dieu » que nous sommes. Sur les plans de l’esprit (et même dans certains aspects de la manifestation et de la vie quotidienne), cette accession est entièrement juste, pour peu que l’on remplace « l’Homme » par « l’Âme ».

    Vu sur ce plan, cette vision est éternelle.
    Que l’égo ait récupéré cette vérité spirituelle pour la ré-interpréter à sa sauce… C’est une autre histoire et cela n’a rien d’étonnant mais encore une fois si il s’en sert ce n’est pas comme d’une cause mais comme une justification à postériori d’un choix qu’il a de toute manière déjà fait. Ce qui compte est la source de nos pensées, pas leur nature ni leur formes. Reliés à l’amour nous exprimons la beauté, relié à l’égo, la peur et la souffrance. Les idées que l’on met autours ne sont que des idées, des post-textes, des justifications.

    Terre, ne mérite t’elle pas d’être vu comme une divinité porteuse d’une merveille de toute façon rare qu’est la vie ?

    Si, bien sûr, tout à fait. Tous les êtres sont nos frères et méritent d’être vus comme des divinités avec qui nous partageons un même Soi, comme des merveilles rares, comme des partenaires incontournable de notre guérison de la séparation.

    La Terre en tant qu’être, porteur et protecteurs de nos corps physiques qui plus est, mérite tout à fait d’être vue ainsi.

    Le processus de vie sur terre cependant est bien un processus d’expérimentation libre et, d’une certaine manière, la Terre elle-même effectue sa propre expérience, suivant ses propres choix, en son esprit. De son point de vue à elle la présentation de ce chapitre serait plutôt : « Galaxie terrain de jeu » !

    Elargissons nous les consciences ou décidons nous de finalement aller plus haut sans voir plus large ?

    C’est en effet toute la question…

    Je ne pourrais bien sûr que recommander la première option. L’hypnose spirituelle est une technique d’exploration et d’action mais elle n’est pas en elle-même un chemin spirituel à part entière, bien qu’elle puisse aider sous de nombreux aspects à élargir notre vision des enjeux et leur exploration.

    La pratique spirituelle véritable, c’est à dire basée sur la méditation, la désidentification du mental, le déconditionnement des croyances limitantes, la guérison par le pardon et la reliance au Soi en nous, à la beauté et à l’amour, est fortement recommandé.

    Ces questions parcourent autant Georges que moi même et de nombreuses autres d’ailleurs. Me connaissant, elles pourraient occuper quelques années mon esprit. J’espère surtout pouvoir les traiter plus rapidement par vos vues !

    Je comprend. Jamais le mental n’a pu comprendre ou résoudre quoi que ce soit avant que le niveau de conscience nécessaire à une compréhension sensible ne soit atteint. En fait, le mental ne répond jamais à rien. C’est la raison pour laquelle quand on relit un livre plusieurs années après notre première découverte, des concepts que nous avions pourtant compris reviennent avec une nouvelle compréhension, plus large, plus profonde et parfois, un jour, entrainent même une révélation.

    Le plus probable est qu’un jour prochain vous n’ayez tout simplement plus ce genre de question, non pas que vous y aurez réellement répondu mais paracerque le flux des choses et de la vie, quel qu’il soit, sera accepté pour ce qu’il est dans le moment.

    J’espère que notre échange aura pu vous aider même si il sort un peu du cadre de la technique stricte de notre formation. Je comprend le questionnement de Georges, sa crainte, son désir caché qu’enfin la perfection se fasse chair et matière et que tout aille dans l’amour pour le mieux. Je la comprend. C’est la finalité du processus des âmes d’ailleurs et d’une façon ou d’une autre, nous irons tous réaliser cela un jour (mais pas demain, c’est certain).

    Aussi, dire que la terre est un terrain de jeu ne dois pas enlever à notre lien de cœur avec elle et les êtres qui partagent avec nous cet espace, cette expérience. Si nous avons accès en nous même à l’amour alors elle peut devenir concrètement (et non mentalement) sacrée. Elle est un terrain de jeu pour des enfants qui s’amusent, qui s’expérimentent, qui jouent, qui aiment, qui vivent.

    Cependant, si la Vie avait souhaité que nous ne puissions être qu’amour, nous l’aurions été.

    Nous sommes spirituellement libres de tout expérimenter et à ces niveaux de compréhension les jugements, le bien et le mal ne sont plus des valeurs qui ont assez de sens pour être considérées.

    Et comme le plan dont il est question, celui du processus même de l’âme et des expérience, est lui-même beaucoup plus large que la terre elle même, notre titre pourrait également être :

    « La Conscience manifeste toujours notre parfait terrain de jeu et d’expérience »

    Je terminerais par deux citations, la première venant d’un cours en miracles qui peut à elle seule nous relier à des plans de conscience permettant de voir la question différemment :

     

    « Rien de réel ne peut être menacé, rien d’irréel n’existe.
    En ceci réside la paix de Dieu »

    La seconde est mon haiku japonais préféré :

    « Au début, rien ne vient.
    Au milieu, rien ne reste.
    À la fin, rien ne part »

    Au plaisir de vous lire,
    Bonne pratique.

    #18849
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    Guillaume
    Étudiant(e)

    Merci pour cette réponse que je lis attentivement, en prenant le temps de bien intégrer l’argumentation.

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